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samedi 18 juin 2011

Le Travail aux États Unis : Massena Springs

Massena Springs :

Voici l'équipe de Baseball de Massena en 1918 :



C'est grâce à
Napoléon Bonaparte
Empereur des Français
que Massena possède son nom :



Et plus particulièrement à cause
de ses maréchaux dont le bien nommé
André Masséna, Duc de Rivoli
et Prince d'Essling maréchal de France né à Nice en 1758
et mort à Paris en 1817



Les américains étant
impressionnés par le surnom
"d'enfant chéri de la victoire"
que Napoléon avait donné à Masséna
suite à ses succès militaires de
Rivoli (1797), Zurich (1799),
Essling et Wagram (1809), ils décidèrent
de nommer ainsi cette petite ville
industrielle et frontalière.
Quel beau nom pour une des premières villes créées dans
le St. Lawrence County en 1802 et qui connut au
début du XXe siècle le développement commercial
et industriel le plus rapide de sa région à partir de
la mise en opération de l'Alcoa (Aluminum Company
of America) dès 1902 puis de la Reynolds Metals
et la General Motors.

Theodore Roosevelt



s'y rendit aussi afin d'y recevoir
des traitements médicaux aux sources sulfureuses
" Massena’s sulphur springs."

Voici une photo en 1906 :



Cette ville fut aussi redue célèbre grâce
au tremblement de terre du 5 septembre 1944 à 00:38
heure locale d'une magnitude de 5,6 qui la toucha
pour des dommages estimés alors à un million
de dollars américains et qui causa aussi
des dommages considérables
en sol ontarien à Cornwall où environ 2000
cheminées furent endommagées
et 27 personnes furent tuées.



Enfin, en 1959, Dwight Eisenhower y était présent
à l'occasion de ouverture de la voie maritime
du Saint-Laurent.

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C'est de l'automne 1925 à 1927
qu'Antoine Castonguay
séjourne à Massena. Il était allé rejoindre ses
beaux-frères Charlemagne et Émile Lacombe qui
ne reviendront plus vivre au Canada,
devenus citoyens américains.



Voici Antoine et son équipe de travail
dans le Pot Room de l'usine de l'Alcoea en 1927 :



Voici deux photos de l'usine :




Voici en violet l'emplacement de la maison de grand-père sur la rue Center et le parc Alcoa (ancien terrain industriel de l'usine maintenant sur Park Avenue :



Voici l'adresse actuelle de l'Alcoa :
Alcoa Inc
Park Avenue, Massena, NY 13662, USA +1 315-764-6000 ‎

Voici l'adresse du site web de l'Alcoa :

SITE WEB D'ALCOA

Voici Roy Arthur Hunt, le grand patron de l'usine à l'époque où grand-père y a travaillé :



Voici le personnel administratif de l'usine en 1920 :

Il est fort probable que la personne qui a effectué l'embauche de grand père et celle qui signait ses chèques de paie figure dans cette photo.



Voici une équipe de travailleurs du Carbon Plan en 1920 :



Quand grand-père était à l'usine en 1928, Alcoa avait plus de la moitié de la capacité mondiale de l'aluminium primaire, 150 000 tonnes: 90 000 aux États-Unis, 45 000 au Canada et 15 000 en Europe. La gestion des opérations à l'étranger, en particulier dans les ventes, a présentée des problèmes. Les vendeurs ont été négligeants concernant les marchés étrangers en faveur de la vente aux États-Unis. Depuis la guerre, il y avait eu un durcissement progressif des sentiments nationalistes européens face aux américains, en particulier dans le Commonwealth britannique. Une société canadienne indépendante aurait donc plus de latitude pour participer à des cartels étrangers, Arthur Vining Davis, a dit qu'il faut "faire des affaires à la manière européenne." Donc le 4 Juin, 1928 Alcoa a cédé sa propriété ou ses intérêts dans 34 entreprises du monde entier et les ont transférés à Aluminium Limited of Canada.

Maintenant âgé de 61 ans, Davis avait commencé à penser à prendre du recul face à certaines de ses fonctions. Une grande entreprise canadienne permettrait de résoudre le dilemme de Davis concernant ce qu'il fallait faire avec Roy Hunt et son propre frère, Edward. Roy avait été en charge de la production et de la fabrication, tandis qu'Edward était en charge des ventes. Edward a été envoyé au nord avec quelques experts techniques et les vendeurs pour devenir président d'Aluminium Limited, et Roy Hunt est demeuré à Pittsburgh où il était et est devenu président de la firme que son père a fondé.

Voici Antoine Castonguay et Fred Lalonde (chambreur)
avec dans leurs bras les petits Antoinette et
Bernard Castonguay au logement
du 52 de la rue Center à Massena
en 1928:



Il faut noter aussi que Charlemagne et
Émile Lacombe occupaient une
chambre de la maison.

Voici rue Center une plomberie occupe maintenant la maison de l'époque mais le vieux commerce tout à côté semble possiblement dater d'assez loin :







Un peu plus loin on retrouve des habitations qui ressemblent au type de l'époque :




Voici le lien Google Map :

LIEN

Voici la main street de Massena en 1930 :




Grand papa, la mode dans la confection des habits et les textiles chez les marchands juifs.



Grand père et grand mère étaient toujours bien habillés le dimanche. Ils étaient toujours élégants. Grand père connaissait les caractéristiques des textiles. Au dire de mon père et grand maman, il avait un goût certain pour les beaux vêtements, bien conçus et connaissait fort bien les fibres textiles. Il marchandait les prix. Il connaissait aussi le domaine du soulier au point où il fut cordonnier à Rigaud. Cet homme qui a bâti des granges et des maisons, qui a aussi conçu des meubles a même déjà fait de la dentelle lorsqu'il s'est cassé une jambe durant la crise économique. Il palpait les étoffes des habits et des costumes tout en marchandant avec les propriétaires juifs des commerces de vêtements.

L'habitude d'acheter ses habits chez les Juifs a commencé à Massena.

Voici une annonce de chez Kauffmann de Massena :



Curiosité de l'histoire de Massena reliée au racisme anti-juif organisé par le KKK :

En 1928, une accusation de diffamation sanglante ''blood libel'' un crime de sacrifice rituel, a été portée contre les quelque 100 résidents juifs vivant alors à Massena. Cette histoire a littéralement déchiré la ville. Les accusations racistes de diffamations sanglantes font partie de l'histoire juive, depuis 1144, quand les Juifs d'Angleterre sont faussement accusés d'avoir acheté un jeune chrétien : l'enfant martyre William de Norwich, puis de l'avoir torturé et crucifié. Au cœur de cette accusation on retrouve le concept de rapt puis d'assassinat d'enfants chrétiens par les juifs dans le but de se procurer leur sang et plus rarement leurs organes internes, en lien avec la Pâque juive. Geoffrey Chaucer, auteur des Contes de Canterbury, a accusé le "Jewes maudit" d'infanticide dans son “The Prioress’s Tale.” Le mythe du sacrifice rituel juif a persisté à travers les siècles et a parfois refait surface au sein de la société américaine, mais à aucun endroit plus ouvertement et avec colère que dans Massena.

Durant le Erev Yom Kippour de 1928, la New York State Police a interpellé le rabbin Berel Brennglass de la congrégation d'Adath pour un interrogatoire lié avec la disparition d'une fillette de 4 ans nommée Barbara Griffiths. L'interrogatoire a duré une heure et pendant ce temps, la petite Barbara a émergé du boisé, elle s'était simplement perdue en forêt. Les membres du KKK ont alors essayé de convaincre la population que la petite, captive des Juifs, avait été relâchée quand la congrégation d'Adath avait constatée que le rabin était interpellé. Le maire W. Gilbert Hawes a organisé le boycott des commerces tenus par les Juifs. Mais grand père qui aimait marchander a poursuivi la fréquentation de ces commerces (il n'était pas facilement impressionnable et était un homme de bien).

Cependant grand maman me racontait que lorsque le marchand présentait des prix trop élevés grand père avait un argument matraque en disant : attention, c'était tout de même toi qui était responsable du Sang de Notre Seigneur Jésus, et le bon marchand baissant ses prix rétorquait avec aplomb et raison : ah non monsieur c'était pas moi!

Montréal, avenue Mont-Royal en 1928 :



Toute sa vie, grand père a encouragé les commerçants de vêtements Juifs à cause du bon service à la clientèle, de la qualité des textiles et de la possibilité de marchander ses achats car il n'était pas riche. De retour à Montréal, grand papa fréquentait les commerces juifs de la rue Saint-Laurent et il était toujours élégant dans ses habits du dimanche.



L'achat de l'automobile :

En 1925 grand-père se déplace à l'aide d'une voiture tirée par deux chevaux. Il accumule ses économies pour pouvoir s'acheter une automobile. Grand père a acheté un Ford Modèle T 1926 qui, était plus luxueux que le modèle vendu au Canada. Le volant, plus stylé avait trois branches au lieu de quatre. Le klaxon était sur le côté.



Ce modèle comportait plusieurs améliorations :

• L’ajout d’un axe à deux vitesses supplémentaires de type Ruxtell qui a permis d’offrir plus de flexibilité avec quatre vitesses en marche avant au lieu de deux.

• Le choix des couleurs a été élargi avec le Gunmetal Blue , le Phoenix Brown offert sur les modèles ouverts, le Maroon Royal, le Fawn Gray, le Highland Green, moleskine, et le Drake vert sur les voitures fermées.

• Le passage des pneus de type 30 × 3.5 high-pressure tires à celui des pneus de type 4.40 × 21 balloons. Les roues à armature en bois pouvaient aussi être remplacées à l'usine par des roues à fils d'acier soudés, afin d’ajouter une touche d’élégance.

• Les freins furent améliorés car les propriétaires s'étaient plaint pendant des années au sujet des freins à un seul tambour situés dans la transmission et agissant sur l'arbre de transmission. Non seulement c'était inefficace mais la bande de freins avait tendance à s'user prématurément. Ford a élargi la bande de freins en passant de 1,125 pouces à 1,75 pouces, fournissant à la fois meilleure puissance de freinage et une durabilité plus grande. De plus, le tambour du frein d'urgence a vu son diamètre passer de 8 à 11 pouces avec, pour la première fois, un recouvrement d’amiante.

• La pédale de frein a été améliorée en étant élargie et munie d’un rebord pour empêcher le pied du conducteur de glisser.

• L'instrumentation du tableau de bord qui se composait exclusivement d'un ampèremètre de façon standard, était améliorée à l’aide de l’ajout d’un compteur de vitesse chez le concessionnaire.

• La carrosserie du véhicule était plus large de 3,5 pouces.

Le retour au Canada :

Préalablement au retour au Canada, en décembre 1926 la famille est en Ontario en visite chez la belle famille des Lacombe à la ferme de la Concession IX de Glen Nevis. Enceinte, Angéline porte la petite Antoinette Elle va accoucher aidée de Louise Lacombe qui agira à titre de sage femme. La famille demeurera à Glen Nevis jusqu'en 1927. Elle ira passer l'hiver à Massena.

Angéline est enceinte et porte Marcel. Elle ne veut pas que son enfant soit baptisé aux États-Unis et soit de nationalité américaine. De plus la santé pulmonaire d'Antoine est altérée par les vapeurs qui émanent de l'aluminium chaud lors du travail en usine. Marcel naît le 13 mai 1928 et demeurera aux États-Unis seulement trois semaines. (Il mourra une année plus tard de la gastroentérite le 17 novembre 1929). Voici le certificat de décès du petit Marcel :



Avant le décès du petit Marcel, la famille décide de quitter Massena en fin mai 1928. Grand papa va déménager sa famille en effectuant trois voyages de Massena à Glen-Nevis. À chaque passage il ne paiera pas de douane, ni pour le véhicule, ni pour les biens et le mobilier acquis aux USA. Ils iront vivre à la ferme du frère de grand-mère, Albert Lacombe, Concession 9, dans le comté de Glengarry. Ils y demeureront jusqu'à l'automne 1928, pour déménager au Québec, à Montréal au 2040 rue Nicolet, à deux pas de la soeur de Grand Père : Délia Castonguay dont l'époux était Wilfried Rozon, qui demeurait au 2184 Nicolet.

Le 2040 Nicolet (second étage) :



Maison des Rozon (Wilfried Rozon et Délia Castonguay) : C'est dans cette maison que le premier octobre 1923 décédera après un coma diabétique Antoine Castonguay époux de Marie-Louise Larocque à l'âge de 70 ans alors en visite chez sa fille. Son corps sera transporté à Glen-Nevis et il y sera inhumé le 3 octobre 1923.Une année plus tard son épouse en visite vers le 13 décembre 1924 va mourir dans cette maison lors d'une visite. Marie-Louise Larocque a alors 69 ans et est en visite chez sa fille Déliah. Elle se rend à la messe en compagnie de son petit fils Wilbrod Rozon, fils de Déliah Castonguay et Wilfried Rozon. Elle éprouve une défaillance cardiaque et n'est plus capable de marcher. Wilbrod revient en courant de l'église et vient dire à sa mère Déliah «maman mémère est à l'église et elle est très malade, elle n'est plus capable de monter les marches. Antoine Castonguay (mon grand père), son fils, se rend d'urgence à l'église et transporte sa mère dans ses bras. Quand il arrive à la maison avec sa mère, il n'a que le temps de la déposer sur un lit et elle meurt devant lui d'une crise cardiaque. Elle inhumée quelques jours plus tard au cimetière de Glen-Nevis en Ontario le 16 décembre 1924.



Le temps de la crise économique :

Le krach de 1929 est une crise boursière qui se déroula à la Bourse de New York entre le jeudi 24 octobre et le mardi 29 octobre 1929. Cet événement marque le début de la Grande dépression qui va du krach de 1929 aux États-Unis jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Il y aura des faillites bancaires, du chômage, de la famine sur la planète. Le taux de chômage, qui n’était que de 2,9% en 1929, atteint près de 25% en 1933. Au Québec, Montréal, dont l’économie est liée au commerce
international, souffre davantage que les régions agricoles québécoises,
moins spécialisées que celles de l’Ouest.

Le début de la transmission d'un traumatisme transgénérationnell

En 1929 la famille Castonguay déménage dans une maison dont le propriétaire est Monsieur Boisseau un policier de la ville de Montréal au deuxième étage du 2066 rue Valois. (Ce policier travaillait dans un autre secteur, celui de  Tétraultville.  Pour vous préciser où est ce secteur, Tétreaultville se situe au sud d’Anjou et à l’est de l’autoroute 25. De l’autre côté, le quartier est cloîtré par les raffineries et le fleuve St-Laurent qui borde le bas de celui-ci. Sur une poignée de kilomètres ce secteur s’apparente à la superficie d’Hochelaga).



Ce propriétaire était un homme malheureusement très traumatisé qui par transfert transgénérationnel et interfamilial nous a transféré bien malgré lui son propre drame.

Il a raconté à mon père (alors enfant)  et mes grands parents  son drame puisque c'est mon père Bernard Castonguay qui m'en a parlé. Papa ne savait pas tous les détails de l'histoire. C'est moi qui par cette recherche, les ai rassemblés.Cela vous oermettra de comprendre avec quelle pression morale M. Boisseau a dû être très convainquant pour le petit Bernard alors enfant. 

Il a perdu tous ses enfants dans l'incendie du cinéma Laurier Palace situé au 3215 rue Saint-Catherine Est  à Montréal (ça mon père le savait), dans le quartier ouvrier Hochelaga-Maisonneuve le 9 janvier 1927 (dont le bilan s'élevait à 78 morts). 

Voici les détails que mon père ne m'a pas mentionné mais que j'au retrouvé dans le journal La Patrie. 

Voici l'adresse du fichier pdf du journal La Patrie du 10 janvier 1927 où vous pourrz retrouver le récit complet de M. Boisseau aux archives de la BNQ en cliquant sur l'image du journal : 


http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/863027



Monsieur Boisseau  ne travaillait pas cette journée là mais était à proximité des lieux du drame. Bénévolement il a prêté main forte à ses confrères de travail mais il a confié aux journalistes qu'il avait l'intuition que ses enfants étaient impliqué dans le drame. Il téléphone à son épouse mais cette dernière ne croit pas que ses enfants sont allés au cinéma.
Il est assigné à la surveillance des cadavres qui sont déposés à même le sol près des lieux du drame et recouverts d'une toile pour les cacher aux yeux de la foule.17 taxis de la compagnie Diamond avaient déjà été requis pour transporter des corps vers la morgue.

Arrive le fourgon de la morgue. Un premier enfant est transféré. Le second enfant transporté est malheureusement la fille aînée de M. Boisseau : Germaine 13 ans. Il chancelle sur ses jambes et est assisté puis relevé de ses fonctions. Il recherche ses deux autres enfants frénétiquement mais ne les trouve pas. Il accompagne la dépouille mortelle de sa fille à la morgue et découvre les cadavres de ses deux autres enfants. Rolland, et Yvette Boisseau.



M. Boisseau a probablement transféré à travers son récit du drame que :

- Une intuition de mort peut s'avérer exacte et on doit s'y fier.
- Les cinémas sont dangereux pour les enfants et on peut y mourir.
- Il faut contrôler ses enfants de façon serrée car ici par manque de contrôle ni le père, ni la mère ne savaient que les enfants étaient au cinéma.

Le reste du traumatisme dans la tête de Bernard s'est effectué de façon magistrale puisque lorsque sa famille logeait dans l'édifice de M. Boisseau, son petit frère Marcel est tombé malade d'une maladie qu'il pensait être la méningite alors que c'était une gastroentérite.
L'enfant a été hospitalisé à l'Hôpital Ste-Justine et y est décédé le 17 novembre 1929. 

Les parents ont récupéré le petit et l'ont déposé dans un cercueil blanc vitré sur la machine à coudre de grand mère devant la fenêtre. 

Mon père Bernard m'a raconté qu'il s'est levé discrètement et a ouvert le couvercle de la tombe pour toucher aux bras et aux jambes de son petit frère au clair de lune durant la nuit. Il se souvient que ses petites jambes étaient froides. Grand maman l'avait revêtu d'une robe blanche de dentelle semblable à une robe de baptême. Dans son instinct maternel, grand mère avait mis trois paires de bas au petit pour qu'il n'ait pas froid.

Comme mes grands parents étaient pauvres, le petit Marcel a été enterré dans le lot 06974 du cimetière de Notre-Dame des Neiges alors inoccupé que grand père Antoine a marqué d'une croix de bois blanche. Bernard et sa famille sont allé se recueillir plusieurs fois au cimetière. Puis un jour il n'ont plus retrouvé l'emplacement. Ce lot a été doté à en 1947 à M. Edmond Fortier qui y a été inhumé le 4 septembre 1951. Lors de cette inhumation cela faisait 18 ans que le petit Marcel y avait été inhumé. Il ne devait plus rester quoi que ce soit des restes de notre petit oncle mort à un an et enterré dans une tombe de peluche (un cartonné). 

Grand mère Angéline m'avait raconté comment, à la pluie battante, elle et Antoine vêtus de noir et silencieux avaient pris un taxi avec la tombe du tout petit sur leurs genoux pour aller le reconduire au cimetière qui s'appelait Côte-des-Neiges. 

Grand-mère se rappelait comment elle avait serré contre elle, la petite tombe de son enfant en pleurant silencieusement. Je me souviens de son expression faciale et de son économie de mots toute pleine de respect quand elle m'a raconté cela après l'avoir questionné. 

Mon papa, le petit Bernard a dû nécessairement être témoin du départ de son petit frère.

Tous ces deuils ont fait une forte impression sur le jeune garçon qu'était Bernard Castonguay et se sont soldés par de nombreuses interdictions de sorties de classe au primaire et au secondaire lorsque Bernard est devenu notre père et que nous étions enfants. J'ai été confiné à la cour du 60 Jubinville jusqu'à l'âge de 16 ans en étant élevé avec la peur de tout et celle de mourir en jeune âge.  

La psychiatre Anne Ancelin Schützenberger a écrit un livre à ce sujet : «Aie mes Ayeux». Dans ce livre on retrouve à travers son analyse clinique et sa pratique professionnelle, une "thérapie transgénérationnelle psychogénéalogique contextuelle". En langage courant, ceci signifie que nous sommes un maillon dans la chaîne des générations et que nous avons parfois, curieusement, à "payer les dettes" du passé de nos aïeux. C'est une sorte de loyauté "invisible" qui nous pousse à répéter, que nous le voulions ou non, que nous le sachions ou pas, des situations des événements douloureux. Nous sommes moins libres que nous le croyons, mais nous avons la possibilité de reconquérir notre liberté et de sortir du destin répétitif de notre histoire, en comprenant les liens complexes qui se sont tissés dans notre famille.



Ce livre est truffé d'exemples et s'inscrit parmi les recherches en psychothérapie intégrative. Il met particulièrement en évidence les liens transgénérationnels, le syndrome du non-dit-secret et sa transformation en un "impensé dévastateu
r"
J'ai moi-même transféré ma peur de mourir à mes enfants.


Pour sa part, le propriétaire du cinéma, Ameen Lawand, a été condamné à 2 ans de prison pour négligence criminelle.

Voici la photo de l'intérieur du Laurier Palace après la tragédie :



Pour lire l'article du Devoir de l'époque cliquez sur ce lien :

Article du Devoir

Voici le 2066 Valois :



Avec la crise économique, le chômage, les loyers deviendront difficiles à rencontrer et les propriétaires ne peuvent prendre de chance. Suivra une série de déménagements et un décès.

En 1931 la famille déménage au 3091 rue Lacordaire à Montréal. Cette maison a subi beaucoup de modifications depuis.



En 1932, la famille déménage au 2172 rue Chambly à Montréal jusqu'à l'automne 1932.



À l'automne 1932 la famille déménage au 2185 rue Valois.



Au mois d'août 1933, la famille déménage au 2203A rue Valois.

1 commentaire:

  1. Thanks for the nice blog. It was very useful for me. Keep sharing such ideas in the future as well. This was actually what I was looking for, and I am glad to came here! Thanks for sharing the such information with us.

    Plomberie Laval

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